Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Venus du Nord et du Sud
25 janvier 2018

Procès verbal de visite d'un cadavre (1806)

Rapport autopsie

Le 26 décembre 1806 vers midi, un cultivateur de la commune de Ploubezre au lieu de Kerviziou, « passant sur le pont de Kermaria en la ville de Lannion, a eu le malheur de tomber dans la rivière du Léguer, où il a perdu la vie ». « Sur l’invitation de sa famille, il fut transporté en sa demeure ».

Toussaint Charles Prigent, juge de paix et officier de police judiciaire, assisté d’un commis juré et d’un huissier, ainsi que Jacques Guiomar Kermorin, docteur médecin et Yves Michel Le Bail, maître en chirurgie et deux aides de justice se rendent sur place. Le cadavre « gisant sur un banc à côté de la fenêtre » dans la cuisine, le médecin et le chirurgien sont requis « de procéder incessamment à la visite dudit cadavre ».

« A l’extérieur, tant au cuir chevelu qu’au bras gauche, il existe quelques légères (excavations), ouverture faite des diverses capacités les poumons se sont trouvés affaissés et dans l’état d’expiration, les bronches ainsi que la bouche contenaient une petite quantité d’eau écumeuse, les cavités droites du cœur, les (troncs) veineux qui y aboutissent et toutes les veines en général, notamment au cerveau étaient considérablement dilatées, gorgées de sang, tandis que les cavités gauche et les artères étaient presque entièrement vides, l’estomac contenait une certaine quantité de liquide, référant l’odeur vineuse, la cause de cette mort accidentelle est une asphyxie par submersion, dépendante de ce que les poumons privés d’air n’imprimaient plus au sang qui les traversait les qualités essentielles à la vie, celle-ci fut éteinte parce que le cœur n’a plus envoyé au cerveau qu’un sang privé des principes nécessaires à leur action, et parce que le sang veineux, accumulé dans tous les tissus les a frappé par ses qualités stupéfiantes et mortifères, tel est leur rapport. D’où il résulte que la mort est accidentelle. »

Le procès verbal a été rédigé le lendemain 27 décembre.

J’ai trouvé ce document par hasard en consultant les registres d’état civil de Lannion. Il est annexé à l’acte de décès.

L’autopsie a été pratiquée dans la cuisine du défunt, ce qui m’a étonnée, alors que le cultivateur est décédé à Lannion, où le médecin et le chirurgien devaient résider.

Source : AD Côtes d’Armor – Décès Lannion 1805/1811 – p. 157 (http://archives.cotesdarmor.fr)

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité